Personnalisable
PELERINE DE SHEIKH HUSSEIN, ETHIOPIE (2/12)
Référence :
Photographie en couleur d’une pèlerine sur le sanctuaire de Sheikh Hussein en Ethiopie, par Ferrante Ferranti. La ville de Sheikh Hussein doit son nom au tombeau du saint somalien de Merca du XIIIe siècle appelé Cheikh Hussein, qui a introduit l’islam au peuple Sidamo vivant dans la région à l’époque. Ce sanctuaire est, aux yeux des musulmans éthiopiens, le lieu le plus sacré de ce pays.
L’artiste explore les rites associés aux Éléments – l’eau, le feu, l’air – dans des sanctuaires habités par l’Esprit. Ablutions et immersions, gestes de purification ou de prière des fidèles hindous ou bouddhistes, hébraïques ou jaïns, chrétiens ou musulmans, incarnent la matière, et nous aident à traverser les miroirs des apparences pour accéder aux Saints-des-Saints.
Longueur : 1 cm
Hauteur : 90 cm
Largeur : 60 cm
Poids : 1 kg
Artiste : Ferrante Ferranti
Technique : Photographie numérique
Support : Tirage pigmentaire sur papier baryté (Canson Fine Art Baryta), contrecollés sur Dibond
Dimensions : 90 x 60 cm
Nombre d’exemplaires : 12 tirages signés et numérotés
Année : 2008
Inspiration : La ville de Sheikh Hussein doit son nom au tombeau du saint somalien de Merca du XIIIe siècle appelé Cheikh Hussein, qui a introduit l’islam au peuple Sidamo vivant dans la région à l’époque. Ce sanctuaire est, aux yeux des musulmans éthiopiens, le lieu le plus sacré de ce pays. Il est également reconnu pour avoir fondé et établi le sultanat de Bale et aurait accompli de nombreux miracles. Bien que cette ville fasse désormais partie des terres natales du peuple Oromo, elle continue d’être la destination d’environ 50 000 pèlerins venus d’Éthiopie musulmane deux fois par an pendant les mois musulmans du Hajj et de Rabi’ al-Awwal. Le premier pèlerinage consiste à commémorer sa naissance, le second sa mort. Une fois arrivés au sanctuaire, les pèlerins entrent à tour de rôle dans le tombeau du saint en rampant par une petite porte.
“À l’âge de 16 ans, j’eus la révélation des Pierres sauvages, récit imaginaire par l’architecte Fernand Pouillon de la construction de l’Abbaye cistercienne du Thoronet, en Provence. Le texte traduit avant tout les élans mystiques d’un maître d’œuvre du Moyen Âge et les épreuves qu’il rencontre pour dompter la matière. Je crus trouver ma vocation : je serai architecte ! L’édition originale était illustrée par quelques images en noir et blanc de Lucien Hervé, qui deviendra par la suite le photographe du Corbusier. Elles se firent l’écho de l’ouvrage de la collection Zodiaque sur l’art roman catalan que possédait mes parents, dans lequel Jean Dieuzaide formait mes regards avec ses noirs profonds et ses blancs phosphorescents. Au cours de mes études à Toulouse, je découvris le patrimoine du Sud-Ouest, fait d’arêtes vives, de pierres granuleuses, de briques chaudes, d’ogives sensuelles. Les parois et les cloîtres relevaient souvent d’un palimpseste dont les premières couches remontaient à l’époque romaine. Ailleurs, en Grèce ou à Jérusalem, je fus sensible aux fractures du temps et aux stigmates de l’Histoire. Et cherchant à en traduire l’harmonie ou les dissonances, j’écrivis avec la lumière, je devins photographe. La liturgie des heures dicte les rencontres de la lumière avec la pierre. Éphémères, elles appellent à la méditation sur les énergies des réalités visibles qui révèlent l’invisible. En marge de ces dialogues fugitifs, il manquait aux pierres sauvages la vie. Je la rencontrai dans les rites associés aux autres Éléments – l’eau, le feu, l’air – dans des sanctuaires habités par l’Esprit. Ablutions et immersions, gestes de purification ou de prière des fidèles hindous ou bouddhistes, hébraïques ou jaïns, chrétiens ou musulmans, incarnent la matière, et nous aident à traverser les miroirs des apparences pour accéder aux Saints-des-Saints.”
Ferrante Ferranti
Ferrante Ferranti
France
Né le 13 janvier 1960 en Algérie, d’une mère sarde et d’un père sicilien. Il prend sa première photographie à l’âge de dix-huit ans, une vague à Belle-Île-en-Mer. Passionné par le livre de Fernand Pouillon, Les pierres sauvages, il se lance dans la formation d’architecte à Toulouse, qu’il achève à Paris-UP6 en 1985 avec un diplôme sur Les Théâtres et la scénographie à l’époque baroque. Photographe voyageur, il est engagé depuis trente ans avec Dominique Fernandez dans une exploration commune du baroque et des différentes strates de civilisations, de la Syrie à la Bolivie en passant par la Sicile et Saint-Pétersbourg. Ses photographies dialoguent avec les textes de l’écrivain, qui le définit dans l’album Itinerrances (Actes Sud, 2013) comme « l’inventeur d’un langage qui relie le soleil aux ruines, en quête du sens caché sous les formes ».