MASQUE PUNU TSANGHI
Référence :
Masque Punu Tsanghi en bois sculpté, kaolin et pigments naturels, réalisé au Gabon au début du XXe siècle. Collection Pfaff.
Longueur : 18 cm
Hauteur : 30 cm
Largeur : 22 cm
Poids : 3 kg
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Origine : Gabon
Période : Début du XXe siècle
Matériaux : Bois sculpté, kaolin et pigments naturels
Historique : Le style Tsanghi est moins fréquent que le style Okuyi, et de fait, plus recherché. Sa haute coiffure noire est séparée au centre de la tête conduisant le regard vers cette zone initialement tatouée d’un rouge profond sur le front. Les sourcils très arqués encadrent chaque oeil fendu. Les lèvres pleines et légèrement séparées sont assorties à la couleur rouge sur le front. La majeure partie du reste du visage est enduite de kaolin qui dans l’ancien temps était mélangée à de la poudre d’os humains pulvérisés. Le rouge est fabriqué à partir de graines de guntsi, le noir à partir de grains de muabi mélangés à de l’huile de palme ; le blanc provient du kaolin mpembi.
Les masques du Gabon sont souvent dénommés par les noms des rites auxquels ils participent. Ils interviennent dans les rites à caractère social, de purification ou de fécondité, rites de réconciliations et de justice, ou enfin des rites de protection qui visent spécialement à attirer les bonnes grâces des ancêtres. Ils étaient portés par des danseurs montés sur des échasses, ce qui explique l’orientation du visage vers le bas.
Ce fard blanc rituel, toujours en usage dans toute l’Afrique équatoriale est appelé Pfemba. Signe de la communication avec le monde surnaturel, la terre argileuse blanche est utilisée par les hommes et par les femmes.
Les masques Punu ont notamment inspiré les adeptes du fauvisme.
Provenance : Collection PFAFF, collection privée française constituée par un pilote de ligne après la seconde guerre mondiale.
Marcel Pfaff (1910-1984), pilote de chasse pendant la 2è guerre mondiale, démobilisé en 1945, ses amis de l’époque qui sont aussi ses mentors, Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, le convainquent de rejoindre l’aviation civile et la jeune compagnie Air France ex-Aéropostale depuis 1933. Il assurera pendant plusieurs années la ligne Toulouse/Brazzaville (avec pas moins de 14 escales Dakar-Baloma-Conakry-Robertsfield-Abidjan-Accra-Lomé-Cotonou-Lagos-Douala-Libreville-Port Gentil-Pointe Noire-Brazzaville).
Ses nombreux contacts sur place lui permettront de parfaire son goût pour l’art africain et son attirance pour des pièces fortes que sont ceux qu’on appelait fêtiches: Nkisi des Songye, Nkondi à clous des Bakongo, les statues Luba, LwaLwa, Yaka,…il devint vite très connu des « antiquaires » de Brazzaville et Kinshasa (séparées par le fleuve Congo) qui lui amenaient les pièces directement à l’aéroport – même s’il a pu se rendre à 2 reprises dans l’Est du pays, à Kisangani et Lubumbashi, ce qui dans les années 50-60 représentait une réelle aventure, dans ce pays en pleine mutation, passant de la tutelle de la Belgique à l’Indépendance dans des chocs politiques souvent dramatiques.
Plus tard il a sillonné les lignes de l’Atlantique Nord et du Japon, plus compatibles avec sa vie de famille, devenant commandant de bord sur le prestigieux 747, avant de prendre sa retraite en 1974.